Albert Camus "Citoyen du monde"
"Il faut parler le langage de tous pour le bien de tous.
Lettre d'Albert Camus à Charles Poncet, oct 1955.
Langage:
Pour la famille d'origine modeste de Camus la langue a pris souvent les trais de l'étrangeté. Mots écrits qu'il faut déchiffrer, termes complexes, les richesses de la langue éblouissent l'enfant avide, d'apprendre à l'école mais elles le séparent aussi de son milieu. Devenu écrivain, il n'aura de cesse de trouver "ce vrai langage" qui "parlerait à tous pour le bien de tous" tout en dénonçant les nombreuses perversions du discours. Du malentendu qui sépare les hommes à la propagande qui les manipule, les mots peuvent déchirer et même tuer. On comprends alors tout l'enjeu de bien choisir pour les mettre au service de la liberté. Arme privilégiée de l'écrivain révolté qui porte les espoirs de bonheur des hommes, le langage patiemment ciselé, magnifie aussi et surtout la beauté du monde.